L’éducation au patrimoine bâti ou naturel, à son histoire et à ses métiers, est partie intégrante de l’éducation artistique et culturelle des élèves ; c’est un enjeu d’éducation citoyenne et de contribution à la préservation de cette richesse commune. Elle s’inscrit comme un des cinq axes prioritaires réaffirmés de l’acte II du nouveau plan interministériel ‘À l’École des arts et de la culture’, mis en oeuvre à la rentrée 2018.
Chaque année, à l’école maternelle et élémentaire, parmi les 2 temps forts culturels, est préconisée la visite d’un lieu ou monument patrimonialde l’environnement proche (château, église, lavoir, calvaire, patrimoine industriel, mais aussi d’un lieu de patrimoine naturel, etc.) ou la découverte d’un patrimoine immatériel (forme artistique traditionnelle, artisanat, gastronomie, fête et tradition locales, etc.) par une approche active, à la fois sensible et raisonnée pour mieux s’inscrire dans un environnement, en mesurer la profondeur historique et sociale.
> Télécharger les grilles de lecture de bâtis ou de tout ensemble architectural, patrimonial ou contemporain / Référencement de sites dédiés au patrimoine… : Accéder à la page ressources
Le Parcours d’éducation artistique et culturelle est composé destrois piliers indissociables qui permettent à chaque élève de développer son propre cheminement culturel personnel tout au long de sa scolarité : . « Je suis à l’oeuvre » : l’expérience artistique = de multiples PRATIQUES régulières dans différents domaines de la création,
. « L’oeuvre et l’art me parlent » : l’expérience esthétique = des RENCONTRES diversifiées d’oeuvres, d’artistes, de lieux et de professionnels des arts et du patrimoine,
. « Je parle des oeuvres et de ma pratique » : l’expérience culturelle et réflexive = l’acquisition progressive deCONNAISSANCES dans le cadre des enseignements et de projets spécifiques > Exemples.
Dans sa classe et en équipes d’écoles,organiser et structurer des actions d’EAC qui participent à cet enrichissement progressif, programmer et harmoniser les différentes expériences vise à assurer la continuité et la cohérence de l’éducation artistique et culturelle sur l’ensemble de la scolarité de l’élève de l’école au lycée.
(…) Il s’agit dediversifier et élargir les domaines artistiques abordés à l’école en ouvrant le champ de l’expérience sensible des domaines de la création et du patrimoine.
> Pour en savoir plus et télécharger le guide pour la mise en œuvre du parcours d’éducation artistique et culturelle :
En ce temps de crise sanitaire, le Musée d’Aquitaine, fermé aux classes jusqu’à nouvel ordre, a développé une offre numérique à destination des élèves et des enseignants à travers le dispositif « Le musée dans la classe » : http://www.musee-aquitaine-bordeaux.fr/fr/le-musee-dans-la-classe .
Parmi cette offre, vous trouverez notamment :
Le kit pédagogique « Apprentis chercheurs en Préhistoire » : à destination des enseignants et des élèves de CE2 et de cycle 3, ce kit propose aux élèves de réfléchir sur la vie quotidienne des femmes et des hommes durant la Préhistoire, avec des entrées thématiques : l’os, la pierre, l’habitat, la nourriture, l’art. Un petit film, dont le personnage central est une petite femelle mammouth rose prénommée Rosemouth, accompagne les enfants dans ce voyage temporel, à la découverte des œuvres conservées au Musée d’Aquitaine. http://www.musee-aquitaine-bordeaux.fr/fr/article/ressources-pedagogiques-apprentis-chercheur-en-prehistoire-ce2-et-cycle-3
Le kit de ressources « Démêler le vrai du faux »: à destination des élèves de CE2 et de cylcle 3, il permet de réfléchir en classe sur les idées reçues concernant l’époque médiévale. Les thèmes de la vie quotidienne, des paysans, de la chevalerie, du clergé et de l’art sont passés au crible d’un vrai/faux dont les réponses sont illustrées par des objets exposés au Musée d’Aquitaine. Il est constitué d’un document pédagogique apportant, pour chaque réponse, un argumentaire et un commentaire des objets sélectionnés, un diaporama à projeter en classe, et enfin, une trace écrite pour les enfants. http://www.musee-aquitaine-bordeaux.fr/fr/article/collections-medievales-demeler-le-vrai-du-faux-ce2-et-cycle-3
Les « Mythes de l’Olympe » : une sélection des histoires les plus populaires de la mythologie gréco-romaine, mais aussi gauloises, en lien avec les objets archéologiques du musée, à destination des élèves de cycles 2 et 3.
Vous pouvez également emprunter la « Valise Archéo ». Contenant des maquettes, des facs-similés, des outils de spécialistes et un corpus documentaire, elle propose à l’enseignant de transformer sa classe en laboratoire afin de découvrir les différents métiers de l’archéologie. Réservation au 05 56 01 51 04.
ADAGE (Application Dédiée A la Généralisation de l’Education artistique et culturelle) est une plateforme numérique destinée à renforcer la généralisation de l’éducation artistique et culturelle.
Elle permet :
d’identifier les actions EAC
de gérer les appels à projets
de mettre à disposition une base de ressources (artistes, structures, partenaires…)
Empruntant son titre à
un recueil de textes de Julio Cortázar, l’expositionLe Tour du jour en quatre-vingts mondes se
propose de revisiter les œuvres majeures du Capc Musée d’art contemporain de
Bordeaux sous l’angle de systèmes de représentation renouvelés du monde.
À l’instar de la
plupart des collections européennes, celle du Capc s’est construite et
développée sur un socle masculin, européen et, plus largement, occidental,
alors même que l’histoire de la ville de Bordeaux est ancrée depuis le XVIIe
siècle dans ses rapports commerciaux et culturels avec l’Afrique, l’Asie et les
Amériques.
À une époque où les
contextes culturels, sociaux et politiques conditionnent l’interprétation du
spectateur comme de l’historien de l’art, il devient désormais essentiel de
porter un nouveau regard sur les collections publiques, qui se doivent d’acter
le passage à un monde multipolaire et remettre en lumière un ensemble
d’artistes dont l’importance, pour diverses raisons, a été minorée par une
histoire occidentale de l’art. Le mouvement de décentrement culturel sans
précédent auquel nous assistons depuis plusieurs décennies, mais dont nous ne
mesurons que depuis peu le séisme culturel, politique et sociologique qu’il
génère, impose une réévaluation des collections publiques qui prenne en compte
les processus complexes à l’œuvre dans la mondialisation.
L’exposition Le Tour du jour en quatre-vingts mondes génère
des dialogues entre artistes d’origines géographiques, de genres et de
générations diverses et postule que de nouveaux récits de l’art sont possibles
et souhaitables. Si elle se nourrit d’expositions récentes autour de ces
questions, à l’instar de Modernités plurielles au Centre Pompidou en
2015 ou Intense Proximité au Palais de Tokyo en 2012, elle s’en démarque
dans la mesure où, comme son titre le suggère, elle assume pleinement sa dérive
poétique.
Pour opérer cette
relecture, le Capc s’associe au Centre national des arts plastiques par le
biais d’un dépôt conséquent d’œuvres d’artistes femmes et d’artistes
originaires de régions extra-européennes, mais dont l’identité artistique
déjoue tout déterminisme qui consisterait à réduire une démarche singulière à
son contexte géographique. Ce nouveau corpus vient dialoguer avec des œuvres de
deux décennies charnières dans l’histoire des acquisitions du Capc – les années
1980 et 1990 – pendant lesquelles s’est construite la colonne vertébrale de la
collection du musée.
Hocus Locus, 2018, Laine tuftée à la main, 325 × 273 cm
Le travail de Caroline Achaintre témoigne, d’une part, de la singularité de son parcours, qui la mène d’une forge en Allemagne à l’atelier textile du Goldsmiths College de Londres, et d’autre part, de l’éclectisme de ses aspirations qui la font se nourrir aussi bien du primitivisme revendiqué de Die Brückeque du design postmoderne du groupe Memphis*. Rien d’étonnant donc à ce que l’artiste réalise des installations qui tiennent tout autant de l’étalage marchand que du cabinet ethnographique, dans lesquelles de grandes tapisseries colorées dialoguent avec des céramiques anthropomorphiques, où visages amphibiens et masques fétichistes ou carnavalesques se côtoient.
Les œuvres
de Caroline Achaintre puisent leurs sources aussi bien dans la sculpture
britannique d’après-guerre que dans l’expressionnisme allemand*,
la commedia dell’arte*, les arts premiers* ou encore les cultures
urbaines (musique goth ou métal, films de série B, science-fiction). Dans son
travail, l’artiste s’empare de techniques traditionnelles – tuftage, céramique,
vannerie – pour insuffler vie aux dessins dans lesquels toutes ses œuvres
trouvent leur origine. Sa pratique est marquée par un constant va-et-vient
entre deuxième et troisième dimension, opérant avec fluidité dans un rapport au
temps soit long (pour ses œuvres en laine tuftées ou ses sculptures en osier,
par exemple, qui requièrent de passer du dessin au canevas et dont la
réalisation matérielle nécessite plusieurs semaines), soit court (pour ses
aquarelles ou ses céramiques, qui relèvent de gestes plus instinctifs ou
spontanés).
Dans un cas
comme dans l’autre, l’artiste ménage à dessein des plages d’incertitude quant
aux formes qui résultent de ses nombreuses expérimentations : lorsqu’elle
réalise ses pièces tuftées « à l’aveugle » depuis l’arrière de son
châssis à l’aide d’un pistolet à laine, ou lorsqu’elle joue de la perméabilité
des matériaux et des couleurs des céramiques dont la cuisson transforme
toujours profondément le rendu. Le risque, tout comme le contact physique
direct avec la matière, fait partie intégrante de son modus operandi.
Au CAPC, l’artiste a conçu et dessiné elle-même tous les éléments constitutifs (socles, contreforts, excroissances architecturales) d’un environnement au sein duquel de grandes « tapisseries » en laine colorée dialoguent avec des paravents en osier, des aquarelles et des céramiques – autant d’œuvres aux qualités anthropomorphiques et, de ce fait, de personnages d’un théâtre particulier.
Intitulée Permanente, l’exposition au CAPC est l’étape finale d’un projet itinérant conçu en coopération avec Belvedere 21, Vienne ; le MO.CO. Panacée, Montpellier ; et la Fondazione Giuliani, Rome.