L’EFFET KOULECHOV

Compréhension de l'image

Une image est dite polysémique car elle laisse au lecteur la possibilité de multiples interprétations. Créée à l’aide de techniques spécifiques, elle résulte aussi d’une intention particulière (celle d’émouvoir, faire rêver, communiquer, donner une information…). Devant les images, nous réagissons également en fonction koulde notre vécu et de nos codes socio-culturels.

La polysémie de l’image est cependant réduite si nous associons des images entre elles. Deux images voisines orientent ainsi notre sens de lecture et font naître d’autres associations d’idées. L’effet Koulechov en est un exemple frappant. Cinéaste russe du début du XXème siècle, Lev Koulechov fait en 1921 une expérience visant à démontrer la force du montage. Filmant un acteur au visage impassible, il associe son visage sans expression à l’image d’un bol de soupe. Cette association d’images est présentée au public qui lit l’expression de la faim dans le visage de l’acteur. Le deuxième montage présente exactement le même plan, associé cette fois-ci à celui d’une femme dans son cercueil, et les spectateurs y voient clairement l’expression de la tristesse. Enfin, avec l’image d’une jeune femme langoureusement allongée sur un canapé, le visage de l’acteur paraît exprimer le désir et la convoitise. Devant un public persuadé d’avoir vu trois plans différents et admiratif du talent de l’acteur, Koulechov a démontré l’influence que peut exercer une image sur la perception de celles qui l’entourent et notre volonté de donner sens à ce que nous voyons.
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